Hubert Huertas, le verni antilibéral de Mediapart
Ah, ça fait bien, ça en jette de défendre l'État (et les Français, nous !) en Une, comme le fait Hubert Huertas sur la page d'accueil de Mediapart ce 30 juillet. Ça en jette encore plus si on dénonce la campagne des Libéraux pour imposer l’idée que depuis le 1er janvier "les Français" ne travaillent pas "pour eux", mais "pour l’État". Comme si "l’État" n’était pas les Français.
Mais si Mediapart était pareil ?
Hubert nous prend pour des idiots, Hubert pense que nous avons oublié que son journal a fait campagne pour Emmanuel Macron, celui-là même qui à peine arrivé, pique 5 euros par mois aux APL et dans le même temps réduit l'ISF. L'État c'est qui qu'tu dis Hubert ? N’entends-pas-bien…
Hubert nous prend pour des idiots, Hubert efface les traces de la tartuferie mediapartienne, de toutes ces belles photos et belles émissions à la gloire de Macron (ici), de toutes ces laides photos et dénigrements à l'endroit de Mélenchon (ici et ici). Hubert pense que nous avons déjà oublié. Nice try.
Trahison puissance deux
Cela ressemble à un petit défaut, à cette petite faiblesse qui va nous le perdre, ainsi, Hubert ne pourrait pas se retenir, obligé de céder à son petit travers, péché mignon inavouable, il trahit. Sur l'étiquette, Hubert se plaint, que dis-je, sujet d'une empathie toute neuve, Hubert nous plaint ! Nous plaint de cet excès tellement courant de nos jours mon bon monsieur, de cet excès de libéralisme qui nous bouffe de l'intérieur, par la moelle, façon cancer généralisé.
Hubert dénonce à grands cris de titrailles publicitaires et de chapôs merchandising, cette lutte acharnée, la guerre sans relâche que nous mènent certains d'entre nous, lui compris. Hubert hurle tel un traite à la Nation qui court se fondre dans la masse des Résistants une fois la guerre finie. Ce n'est pas parce qu'il a peur qu'il braille plus fort que beaucoup d'autres, qu'Hubert se jette de l'autre côté comme ont se jette dans les jupons de sa mère, c'est juste pour mieux trahir.
De là, entouré de tous ces collègues médiatiques, qui eux aussi ont trahi et veulent le faire oublier, Hubert & Co. nous raconte les horreurs du gouvernement Macron, alors même qu'il y a seulement quelques semaines ou mois, il nous parlait d'autre chose. Du cancer généralisé bien avancé qui s'avançait, il ne disait mot.
Finalement Hubert est pire qu'un collabo pouvant inspirer de la pitié pour cause d’avoir perdu, après y avoir cru. Car dans cette histoire d'imposture médiatique, ceux qui ont trahis sont ceux qui ont gagnés. Maintenant, une fois que tout est joué, ils veulent trahir encore une fois en nous faisant croire, avec ce type de papier Canada Dry, qu'ils sont contre les idées de Macron. Alors qu'ils l'ont porté au pouvoir, du haut de sa case 6 il est intouchable, il est bien temps de pousser des cris d'orfraie.
Dans le corps de l'article1, Hubert constate que l’idée selon laquelle les Français ne travaillent pas pour eux quand ils cotisent pour la France est une absurdité qui prospère irrésistiblement.
Eh oui Hubert c'est le mot, irrésistiblement… Et tu ne te sentirais pas un poil coupable après avoir fait la promotion d'Emmanuel Macron ? Celui qui, avec son Premier ministre de droite, va faire baisser l'impôt, de toute urgence ? L'État c'est qui qu'tu dis Hubert ? N’entends-pas-bien…
Plus loin, c'est l'hôpital qui se fout de la charité : Il se trouve malheureusement que la démagogie politique empêche de contrecarrer ce qui finit par devenir une pensée unique.
DÉMAGOGIE ? Mais elle est où la démagogie Hubert ? Elle aurait changé de camp ? Il n'y a pas si longtemps, Mediapart nous expliquait que Jean-Luc Mélenchon était démagogue ou j'ai rêvé ?
À lire les commentaires des abonnés sous l'article, qui unanimement louent ledit article et Hubert avec, j’en déduis que les lecteurs n'y voient que du feu. On pourrait se dire que c'est bien joué et que l'opération — retournement de veste — fonctionne à merveille. On peut penser aussi que les Insoumis, scandalisés par l'attitude de Mediapart vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et plus généralement de la France Insoumise, ont déserté ce journal, et que de facto ils ne sont plus là pour se plaindre. En tout cas, à lire ces commentaires joyeux de chiens gavés de susucres qui remuent la queue, je me souviens d'une Une fameuse de Charlie Hebdo c'est dur d'être aimé par des cons
.
1 Impôts, cotisations: les bêtises de la «libération», Hubert Huertas, Mediapart, 29 juillet 2017.